SOLIDAIRES FINANCES PUBLIQUES

A la demande des organisations syndicales, une FSR exceptionnelle s'est tenue le 30 octobre 2025 pour examiner un plan d'actions triennal (2025-2027), intitulé "améliorer les conditions de travail et prévenir les actes suicidaires". Celui-ci a été élaboré par l'administration compte tenu de la gravité de la situation à la DGFiP avec 35 actes suicidaires (18 suicides et 17 tentatives) à déplorer depuis le début d'année 2025.

compte-rendu

Une FSR s’est tenue le 30 octobre 2025, à la demande des organisations syndicales. Deux réunions techniques préalables avaient eu lieu les 9 juillet et 5 septembre, afin de discuter de façon constructive et d’amender le projet de plan 2025-2027 relatif à l’amélioration des conditions de travail et à la prévention des actes suicidaires.

Avec 17 TS et 18 suicides, soit 35 évènements graves, dont 2 survenus dans les locaux de l’administration, la DGFiP ne pouvant plus "faire l’autruche". Elle a enfin entrepris d'agir pour tenter de renforcer la politique de prévention, d’autant que les médias se sont emparés du sujet durant l'été.

Solidaires Finances Publiques reconnait que les causes pouvant mener à passer à l’acte sont multifactorielles. Cependant il est indispensable de se questionner sur l’organisation du travail, afin d’analyser si celle-ci ne consitue pas un des facteurs déclencheurs de ces drames.

Le plan d’actions s'articule autour de 3 axes, 39 actions qui seront activées en 2026 et pour certaines dès cet automne.

Solidaires finances Publiques salue le travail des équipes RH qui ont produit ce plan. Toutefois, un manque majeur demeure : le plan n'intègre pas l'impact des réorganisations de services, ni ne questionne l’outil de travail, notamment informatique, et ignore la disparition de certaines règles de gestion décidée unilatéralement par la DGFiP alors que rien ne l’y contraint.

Les 1ères réponses du DGA ont été pour le moins étonnantes, à l’en croire, ni les restructurations, ni l’organisation du travail, ni les modifications des règles de gestion, n'auraient d'incidence sur les conditions de travail.

Or, l’ensemble de représentants des personnels à la FSR a constaté de manière objective que la politique structurelle de la DGFiP dégrade les conditions de travail des agentes et agents. Quand nous demandons une pause dans les réorganisations, c’est non. Quand nous dénonçons les pressions hiérarchiques, la direction semble nier la responsabilité de l’employeur !

A cela s’ajoutent des réorganisations immobilières, notamment le flex office qui détériore les conditions de travail déjà fragiles des collègues. De même, les règles de gestion modifiées (basées sur le choix au lieu de règles objectives) aggravent l'arbitraire. Et biensûr les bilans, quand ils existent, sont toujours présentés positifs.

Solidaires Finances Publiques a demandé un bilan du NRP, dont la fin est programmée en 2026. Le DGA s'est engagé - un peu facilement- a le réalisé. Mais comme souvent les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Nous rappelons sue l’article L 4121-3 du code du travail impose à l'employeur d'évaluer les risques pour la santé et la sécurité des travailleuses et travailleurs doit obligatoirement être réalisée, celle-ci est obligatoire et primordiale.

Les 4 organisations représentatives ont toutes dressé le même diagnostic de la situation à la DGFiP : cela devrait inquiéter la direction générale. En effet, nous sommes à un point de bascule, il est temps d'arrêter les suppressions d’emplois, la maison DGFiP se délite et en premières lignes les agentes et les agents en souffrance qui payent le prix fort malgré une conscience professionnelle inébranlable. Quand la direction générale défendra-t-elle enfin les personnels devant le gouvernement? Ce qu’il reste de la DGFiP doit être sanctuarisé.

 

1 - Actualisation des données chiffrées, pour info

 

Le document fourni fait une actualisation des chiffres pour 2025 : 17 tentatives de suicides et 18 suicides. Parmi les tentatives, une agente a tenté a deux reprises de mettre fin à ses jours.

Solidaires Finances Publiques a demandé qu’au-delà de ces décomptes, des informations supplémentaires soient fournies pour chaque cas : lancement d’une enquête de la FS ou si refus pour quel motif, avoir accès au rapport d’enquête, quelles mesures ont été prises,...

 

La direction générale nous a appris qu’un nouveau courrier allait être envoyé aux directions locales sur la question des enquêtes, ce courrier sera accompagné d’une fiche réflexe « comment faire une enquête ». Cette fiche sera un pas-à-pas sur le cadre réglementaire, sur le déroulé de la FS exceptionnelle et sur le contenu de l’enquête qui interroge sur le cadre du travail. Ces deux documents seront transmis aux representant·es des personnels à la FSR.

 

2 - Projet de plan d’actions DGFiP 2025-2027 : améliorer les conditions de vie au travail et prévenir les risques suicidaires, pour avis

Après une interruption de séance, les représentants des personnels ont fait le choix de passer directement au vote, sans reprendre la discussion sur certains éléments du plan. En effet ce plan demeure très en deça de ce qu’il devrait être au regard du contexte de souffrance à la DGFiP.

L’administration a indiqué vouloir sensibiliser tous les agents sur la question en se basant notamment sur la formation « premiers secours en santé mentale » (PSSM), tout en précisant ne pas leur confier de nouvelles responsabilités.

Or, Solidaires Finances Publiques demeure opposé à cette formation comme seule pierre angulaire du plan. Cette centralité donnée à la santé mentale par la DGFIP, toutes les mesures proposées renvoient à des actions individualisantes qui mettent en cause la fragilité supposée des agent·es sans jamais interroger les organisations de travail et leurs effets délétères sur la santé des personnels.

Durant l'instance, Solidaires Finances Publiques a réitéré à plusieurs reprises sa demande d'obtenir une réponse sur la clause de confidentialité incluse dans cette Formation PSSM. Cette clause interdit aux participant·es d'évoquer auprès de la hiérarchie les situations rencontrées, sous peine de sanction pour manquement déontologique. Cette demande est restée sans réponse, il est pourtant capital qu'elle soit clarifiée.

L’ensemble de représentants des personnels à la FSR a donné un avis unanimement défaravoble au plan d’actions présenté.

Solidaires Finances Publiques a expliqué son vote de la sorte : « Les représentant·es de Solidaires Finances Publiques à la FSR constatent la prise en compte de certaines observations exprimées lors de la séance du 5 septembre et des modifications apportées au projet de plan d’actions 2025 – 2027, qui a la vertu d’une prise de conscience collective que rien ne va plus dans notre administration.

Toutefois, ce plan ne s’attaque pas aux causes réelles du mal être au travail des personnels. En effet, le point le plus important est pourtant le plus faible du plan d’actions, celui relatif aux actions sur le travail et sur son organisation.

Les mesures proposées sont pour la plupart indigentes et ne reflètent pas la hauteur des enjeux vécus par les agentes et agents de la DGFiP. Pire elles se reposent sur l’individu alors que nous portons la question prégnante des collectifs de travail qui sont fracturés par des années de réorganisations et restructurations, sans oublier les suppressions d’emplois massives depuis la création de la DGFiP.

C’est pourquoi les représentants de Solidaires Finances Publiques à la FSR restent très critiques notamment sur plusieurs mesures proposées aux différents axes, raison pour laquelle nous exprimons un avis défavorable sur ce plan. »